TORRES DEL PAINE

Nous quittons PUERTO NATALES le lundi 24 décembre après un passage à la banque et prenons le ripio en assez bonne état pour nous rendre au parc national TORRES DEL PAINE.

Nous apercevons notre premier condor sur cette route.

Nous nous arrêtons pour le repas du midi auprès du lago SARMIENTO et Patrice estime qu’une prise de hauteur serait la bienvenue. Le voilà donc grimpé sur la casilla afin de pouvoir prendre de belles photos.

Ni une ni deux, les touristes qui font un arrêt à cet endroit en descendant de leur car demandent tous à Patrice de leur prendre une photo avec leur appareil de cette hauteur. Et voilà Patrice (qui je le rappelle ne parle pas un mot d’une langue étrangère) qui discute avec des brésiliens, des chinois, des argentins, des chiliens, etc….

C’est vraiment comique car il continue à tout expliquer en français et les personnes continuent de lui poser leurs questions tantôt en anglais, tantôt en espagnol.

Ceci ne l’empêchera pas de prendre de magnifiques photos de ce lac dont les bords sont tout blancs du fait d’une activité hydrothermale antérieure et de la constitution de dépôt de calcite lors de la dissolution d’une partie des minéraux.

Comme nous sommes le 24 décembre et que nous voulons fêter dignement le réveillon de Noël, nous décidons de nous installer au camping libre du Lago Azul.

Sur la route, pour nous y rendre, nous rencontrerons un nombre important de guanacos.

L’arrivée sur les hauteurs du lac est splendide (malgré l’absence de soleil) et nous pouvons admirer le lac à nos pieds.

Nous ne serons pas seuls sur ce bivouac puisque pas moins de 4 autres camping-car français s’y trouvent déjà. Nous pourrons dire que le lago Azul sera un camp retranché de français pour ces fêtes.

La vue est magnifique et nous en profitons tout en préparant tranquillement le repas du réveillon.

Les sommets étant couverts, nous ne pourrons admirer les Torres aujourd’hui. Mais ce n’est que partie remise pour un autre jour (si nous avons de la chance avec le temps).

Nous sommes invités à partager le repas de réveillon avec Soif de Bougeotte dans leur Roulott’ et c’est revêtu d’un chapeau de Père Noël que Patrice fait son entrée.

Nous nous régalons avec un morceau de foie gras que nous avions rapporté de France, un sauté de dinde au lait de coco et une bûche au chocolat (fabrication maison : bonne mais pas aussi jolie que celle de mon père).

Patrice, taquin comme d’habitude, avait acheté précédemment des confettis et il se fait un grand plaisir d’en distribuer à tout le monde, tout en disant que ce n’était pas grave puisque ce n’était pas son camping-car…..

Nous passons une excellente soirée et en quittant nos amis, Patrice ne se sent pas l’âme encore de se coucher. Il fait alors le tour des tentes et des camping-car présents pour poursuivre sa distribution de confettis (ni vu ni connu !!!) et termine sa soirée avec le groupe de français qui a réservé la salle de réception du camping afin de fêter Noël avec tous les enfants (une bonne dizaine au total).

Nous restons le mardi 25 décembre à lézarder sur ce bivouac et nous avons la chance que le soleil brille sans aucun vent.

Les Torres nous apparaissent alors dans toute leur grandeur.

Nous apercevons aussi deux renardeaux qui s’amusent juste à côté des camping-cars et nous passons un long moment à les observer, encore en pyjama malgré l’horaire avancé.

Pour nous déverrouiller les jambes et éliminer un tant soit peu les calories emmagasinées depuis le début de notre voyage, nous décidons de nous promener sur un sentier nous permettant d’avoir une vision panoramique du Lago Azul.

Nous finissons le remplissage de nos sacs à dos pour nos deux prochains jours de randonnée et rejoignons notre lit pas trop tard pour être en pleine forme pour le lendemain.

Nous partons le mercredi 28 décembre pour rejoindre l’embarcadère du bateau qui nous permettra d’atteindre le lieu de démarrage de notre randonnée.

Nous constatons durant notre parcours que tout le parc a été complètement brûlé et nous trouvons sur notre chemin des pans de montagnes entiers où les arbres ont été complètement calcinés. Nous apprendrons plus tard qu’un incendie a détruit la plus grande partie du parc en janvier 2012 provoquant des dégâts très importants.

Après une traversée tranquille d’environ une demi-heure avec des paysages magnifiques, nous arrivons au refuge PAINE GRANDE où débute le chemin que nous souhaitons emprunter.

C’est maintenant que les choses sérieuses commencent et alors que nous avions promis aux garçons une promenade très tranquille, sans dénivelé, nous nous retrouvons à monter et descendre en permanence. Certes, le dénivelé n’est pas très important mais le chemin commence à sembler long avec nos sacs lourdement chargés.

Mais nous gardons cependant le sourire car nous avons l’occasion de voir de magnifiques paysages et faire un peu d’exercice physique nous change de nos habitudes un peu (trop !) « pépère » de ces dernières semaines.

Le but de notre balade étant d’aller voir le glacier GREY, nous sommes d’autant plus motivés à poursuivre notre chemin tant que nous n’avons pas atteint ce but.

Et quelle récompense lorsque nous apercevons nos premiers glaçons dans le lac Grey !

Certes, nous sommes un peu haut pour pouvoir encore les toucher mais le glacier commence à avoir une certaine réalité maintenant.

Puis nous apercevons le front du glacier. Un instant magique ….

Patrice commençant à avoir des difficultés à marcher avec son cheville et son genou un peu défaillants, je décide d’accélérer le pas afin d’atteindre le refuge pour y déposer mon sac et revenir afin de pouvoir récupérer son sac.

Il aura cependant bien poursuivi son chemin car je le retrouve à un quart d’heure du refuge et cette dernière portion de chemin après 5 H de marche lui semble plus facile sans le poids de son sac.

Nous décidons d’installer notre tente avant d’aller sur la plage pour voir le glacier de plus près.

Nous empruntons un court chemin derrière le refuge pour atteindre cette plage et là nous sommes amplement récompenser de nos efforts physiques car une multitude de blocs de glace flotte au bord du lac avec un bruit comme un tintement de glaçons dans un verre à chaque vague.

Nous réalisons alors ce que nous nous étions promis toute la journée : sucer un glaçon du glacier GREY.

La plage se trouvant derrière un petit pic rocheux, nous ne pouvons voir totalement le front du glacier.

Nous trouvons alors un petit sentier qui passe à travers la verdure pour passer ce cap et enfin atteindre une plage rocheuse nous permettant de voir la glace tombant dans le lac.

Le jour déclinant, nous décidons de rentrer au campement afin de prendre une bonne douche chaude, nous restaurer et nous coucher…..il n’y aura sûrement pas besoin de nous bercer ce soir !!!

La douche bien chaude nous fait un bien fou et nous préparons notre souper (soupe – pâtes – crème dessert) dans le local prévu à cet effet nous évitant ainsi d’allumer nos réchauds gaz en pleine nature.

Et là, on comprend mieux que nous sommes des novices en matière de camping et de chargement d’un sac à dos. En effet, Patrice sort de son sac une petite bouteille de vin blanc pour prendre l’apéritif et nous constatons que nous avons apporté de la nourriture pour au moins six personnes. Nous retiendrons la leçon pour la prochaine fois !

C’est à 21 H 30 que nous rejoignons notre tente et nous pouvons dire qu’à 21 H 40, nous dormions d’un profond sommeil réparateur.

Nous passons une très bonne nuit avec un peu de pluie, un peu de vent (très bien pour sécher la tente !) et même pas froid (alors que c’était notre hantise avant le départ).

Malgré ma proposition pour que Patrice rentre avec le bateau qui traverse le lago Grey, il décide de reprendre le chemin avec nous le lendemain matin.

Nous modifions par conséquent le chargement de nos sacs en allégeant le plus petit des deux pour que cela pèse moins sur la cheville de Patrice et lui permette de revenir au bateau sans trop de difficultés.

Ceci n’évitera pas Patrice de souffrir notamment dans les descentes sur le retour mais l’obligera à m’aider à m’équiper de mon sac qui me déséquilibre un peu lorsque le vent souffle un peu trop fort ou qu’il y a un peu d’escalade à faire.

Nous arrivons cependant vers 15 H au refuge PAINE GRANDE après 5 H de marche (comme hier), fatigués mais contents d’avoir réalisé cette magnifique randonnée.

Nous attendons alors le bateau qui nous permettra de revenir à notre point de départ et la fatigue me fait piquer un peu du nez.

Le trajet de retour en bateau sera beaucoup plus calme et nous resterons assis, affalés sur nos sièges n’ayant pas le courage de monter sur le pont pour faire de nouvelles photos.

Nous décidons de rester à bivouaquer à l’embarcadère du bateau à PUDETO en espérant que nous ne serons pas obligés de déménager suite au passage de guadaparques.

Ce ne sera pas le cas et nous profiterons d’une bonne de sommeil réparateur pour pouvoir poursuivre notre visite du parc le lendemain matin.

Avant d’aller nous poser de nouveau au lago Azul pour une journée de lessive et repos, nous allons voir la chute d’eau qui se trouve entre le lago Nordenskjöld et le lago Pehoe.

Satisfait de notre randonnée et parti sur notre élan, nous programmons une nouvelle randonnée de quatre jours dans une autre partie du parc. Nous profitons de notre nouveau bivouac au lago Azul pour cuisiner un peu pour ces jours-là et pour revoir le remplissage de nos sacs. Patrice commence notamment alors à remplacer la tente neuve par la petite tente rouge qui prend beaucoup moins de place et pèse un peu moins lourd. Il me gendarme ensuite pour prendre le minimum de nourriture.

Nous partirons le dimanche 30 décembre pour nous rendre au parking du lago Grey, point de départ de notre nouvelle randonnée.

Nous nous arrêtons à l’hôtel du lago pour profiter de leur wifi et pouvons ainsi contacter Amélie et prendre connaissance de nos différents mails. Du point de vue où nous nous trouvons, nous apercevons la plage du lago Grey et à notre grande surprise, de grands glaçons juste au bord.

Cela met Patrice un peu en rage car pourquoi avoir marcher 22 kilomètres pendant deux jours pour avoir ce qu’il voulait : toucher les glaçons d’un glacier !

Nous décidons de nous rendre sur la plage l’après-midi afin de pouvoir constater de près que les glaçons sont les mêmes et nous promener sur le chemin du mirador Lago Grey.

Nous voyons à notre arrivée un lac plein de glaçons translucides et de gros icebergs qui se trouvent tout près du bord de l’eau.

Le 31 décembre, nos amis Soif de Bougeotte nous rejoignent et nous apprenons qu’il ne nous est pas possible de faire la randonnée que nous avions prévu sans l’accompagnement d’un guide.

Comme notre rythme de marche n’est pas très rapide et que nous avions prévu cette randonnée sur quatre jours au lieu des deux normalement prévus, nous préférons annuler notre expédition (au grand plaisir des garçons !) plutôt que de nous attacher les services d’un guide pendant cette durée.

Nous retournons alors à l’hôtel du Lago Grey pour une nouvelle connexion internet et nous nous rendons de nouveau sur la plage.

La vision que nous en avons est totalement différente de celle d’hier. Les glaçons ont fondu grâce au soleil et nous pouvons faire de nouvelles photos.

Nous profitons aussi de notre balade auprès des morceaux de glace pour collecter quelques glaçons pour notre apéritif de ce soir.

Puis, c’est la préparation du repas du réveillon que nous passerons cette fois dans la Casilla.

Francis et Isabelle (Soif de Bougeotte) sont heureux de nous retourner les confettis précieusement récoltés lors de leur nettoyage de Noël et c’est dans la bonne humeur que la soirée s’achève.

Le réveil n’est pas très matinal le 1er janvier 2013 et nous nous occupons à ranger et nettoyer (c’est fou ce que çà peut être rebelle un confetti !!!) notre casilla.

Nous allons saluer une dernière fois nos amis guadaparques en leur remettant à chacun une photo de notre soirée en souvenir. Nous garderons le contact de Tatiana par le biais de Facebook.

Nous reprenons ensuite la route pour quitter cet endroit magnifique et revenir en Argentine.

Nous passerons le petit passage frontière de Cerro Castillo et les formalités pour sortir comme pour entrer ne nous prendrons pas plus de 10 minutes au total, sans aucune inspection du véhicule du côté argentin.

Nous trouvons alors une route asphaltée en bonne état et décidons de rouler jusqu’à TAPI AIKE pour bivouaquer avant d’entamer la ruta 40. Cette route, bien qu’elle soit un axe principal nord – sud en Argentine, n’est pas toujours en bon état notamment la première portion que nous emprunterons à partir de cet endroit.