LE SUD DE LA COLOMBIE

Nous arrivons à IPIALES en Colombie, après un passage facile des formalités d’immigration et de douane le samedi 1er février 2014. Alors que nous tournons un peu dans les rues à la recherche d’un endroit où nous poser, nous sommes étonnés par tous les messages de bienvenue que nous entendons.

Quand nous sommes arrêtés à un feu, un homme en vélo, Juan Pablo, nous aborde et nous aide à nous trouver un bivouac. Pensant que nous voulions initialement un hôtel, nous finissons pour lui expliquer que l’hôtel est avec nous, alors il nous propose la cour de sa maison sur la route vers SAN JUAN.

Nous passons notre soirée à regarder des photos de la France et du début de notre voyage avec Juan Pablo et Brenda, sa compagne. Nous repartons le lendemain, sans revenir sur nos pas à IPIALES, décidant de trouver argent, assurances et nourriture à PASTO.

C’était sans compter sur un péage sur la route qui n’accepte pas les dollars. Alors que l’on se résigne à faire demi-tour, une voisine nous propose de nous faire du change, mais bien sûr à un taux beaucoup moins avantageux (la moitié du taux officiel). Enfin, plutôt que de refaire des kilomètres à l’envers, nous acceptons de mauvaise grâce.

Mise à part cela, la route entre IPIALES et PASTO est superbe !

Nous mettons la Casilla dans un parking pour faire nos démarches : ravitaillement et assurances (SOAT) dans un supermarché du centre ville, connexion internet pour pouvoir papoter avec Amélie, notre fille. Malheureusement, mon père n’est pas connecté. Je ne peux lui souhaiter un joyeux anniversaire de vive voix.

Nous nous rendons ensuite à la laguna de la Cocha et trouvons un bivouac. Je profite de cet arrêt pour faire cuire des légumes à la vapeur et y ajoute de petits piments jaunes que j’ai achetés plus tôt. Résultat : on a la bouche en feu ! Patrice est très content.

Les abords de la laguna sont très plaisants avec ses baraques en bois et le petit canal avec ses barques et ses ponts.

Nous partons en barque le lendemain avec deux équatoriens (fin de mutualiser le coût) pour aller visiter le lac en passant par l’hôtel suisse (un véritable chalet suisse dans un cadre de verdure) puis le parc national qui se trouve sur l’ile au milieu de l’eau.

Nous passons l’après-midi à nous détendre et à faire des rencontres comme Angel, éleveur de truites dans le lac qui nous invite le lendemain midi à venir en manger chez lui à PASTO.

Nous passons un agréable moment avec toute sa famille Sebastian, Carolina et leur fille, Gloria et Gabriel. Gabriel a aussi la gentillesse de nous accompagner l’après-midi en ville pour pouvoir trouver une carte routière de la Colombie. En fin de compte, c’est à l’Institut Géographique National que nous en trouvons une assez bien détaillée.

La route entre PASTO et POPAYAN est assez difficile car nous sommes en montagne, qu’il y a beaucoup de travaux et par conséquent, nous roulons en accordéon au milieu de la file des poids lourds au gré des ouvertures à la circulation.

Nous visitons la ville de POPAYAN, mais nous y reviendrons plus en détail dans une autre page de ce blog lorsque nous y ferons un nouveau séjour pour la Semaine Sainte.

Nous repartons le vendredi 7 février 2015 pour COCONUCO et ses eaux chaudes, Aguas Hirviendo. Une odeur d’œufs pourris ou plus précisément de souffre nous saisit proche des bassins mais comme l’eau y est chaude, nous décidons de nous y baigner.

En fin d’après-midi, trois français en sac à dos, Julien Guillaume et Marlène arrivent sur le parking. Nous partageons notre diner puis retournons faire un nouveau bain dans la piscine des thermes qui sont ouverts 24 heures sur 24.

Tout compte fait, on s’habitue à l’odeur !

Nous prenons ensuite la route du haut plateau qui culmine à plus de 3 000 mètres qui nous amène à SAN AGUSTIN. La route est en ripio et souvent boueuse.

Ici pousse le paramo, une forêt d’altitude assez basse mais avec une flore très diversifiée et bien sur très vert.

C’est l’occasion aussi de voir de drôles de panneaux de signalisation.

Nous nous installons au camping Gamcelat à la sortie de SAN AGUSTIN et profitons d’une journée du lendemain très ensoleillée pour nous détendre et faire une lessive.

En fin de journée, nous papotons avec deux jeunes français en sac à dos, Kevin et Elodie qui sont avec un groupe d’amis en Colombie.

Nous visitons le site archéologique de SAN AGUSTIN le lundi 10 février 2015. Nous y trouvons dans un site très bien entretenu (ce qui nous change du Pérou !) des sculptures caractéristiques de l’art funéraire de la région et datant de 900 à 1 000 ans après J.C.

La balade est agréable et reposante.

Après deux jours gris et pluvieux, nous quittons le camping pour nous rendre par un très mauvais ripio jusqu’à El Estrecho. A cet endroit, le fleuve Magdalena qui traverse toute la Colombie n’est large que de 2,2 mètres.

Nous remontons jusqu’à une congrégation religieuse dont une statue surplombe la vallée.

Patrice décide de poursuivre par cette route alors que l’on nous avait annoncé qu’elle était très mauvaise. En effet, nous roulons à 5 km/h dans un chemin plein de cailloux et de trous au milieu de champs de canne à sucre et de café.

A 13 H 30, la Casilla s’immobilise brusquement. La roue avant droite est 1 mètre au dessus du sol, la roue arrière gauche enfoncé dans de la boue jusqu’à plus de la moitié de sa hauteur et l’arrière de la cellule pose parterre.

Impossible de reculer. Seul moyen le treuil !

Nous le sortons pour la troisième fois depuis notre arrivée sur ce continent mais les séjours dans l’eau lors des passages à gué ont eu raison de son efficacité notamment au niveau de la commande électrique. Patrice parvient après un bon moment à nous sortir de là tout tranquillement. Cela ne sert à rien de stresser !

Les propriétaires de la ferme voisine, qui ont assistés à la manœuvre, nous invitent à venir gouter le jus de canne qu’ils sont en train de produire.

Nous assistons à la fabrication de la panela artisanale, de l’extraction du jus de la canne jusqu’à la mise en paquet des blocs de sucre.

Tout se fait à la main, dans une chaleur et humidité importantes. Les conditions d’hygiène aussi sont plus que légères et il y a beaucoup de guêpes qui se retrouvent dans les blocs de sucre.

Nous arrivons au site archéologique Alto de Los Idolos en fin d’après-midi. Nous bivouaquons sur place pour le visiter le lendemain matin.

Tout comme le site de SAN AGUSTIN, le site est propre, entretenu et impose un certain recueillement.

Nous nous dirigeons ensuite vers ISNOS et le site archéologique Alto de Los Piedras. Nous entrons dans ces deux sites avec le même billet d’entrée que le parc de SAN AGUSTIN, même si cela fait plus de deux jours que nous l’avons acheté.

Nous poursuivons sur un mauvais chemin jusqu’à la cascade de Borbones, la plus grande de Colombie. Le chemin pour nous en approcher est périlleux et nous décidons de l’admirer du belvédère qui surplombe la vallée.

Là se trouve une dizaine d’enfants venus ici pour jouer aux guides touristiques et sûrement gagner quelques pièces. Ce ne sera pas le cas cette après-midi là, car Patrice les amuse à divers tours de cartes, jeux de ficelle et pliage origami. Les enfants sont heureux et très agréables. Il est impressionnant de voir Patrice se débrouiller avec toute cette marmaille en leur parlant uniquement en français ou avec les mains !

Finalement, nous décidons de rester là pour la nuit. L’endroit est grandiose et calme. Ce sera soirée pizza et pain dont nous donnerons un morceau à nos voisins pour qu’ils puissent gouter au pain français.

Nous quittons ce site le samedi 15 février 2014 pour poursuivre un peu plus vers le nord de la Colombie.